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Tourisme en Tunisie.

12.09.2013

La position géographique de la Tunisie au sud du bassin méditerranéen, avec 1 300 kilomètres de côtes en grande partie sablonneuses, un climat méditerranéen chaud l’été et doux l’hiver, un patrimoine civilisationnel très riche (huit sites inscrits à la liste du patrimoine mondial de l’Unesco) et surtout un coût bas du séjour touristique, font de ce pays l’une des principales destinations des touristes européens en Afrique et dans le monde arabe (quatrième pays le plus visité après l’Égypte, l’Afrique du Sud et le Maroc) : la Tunisie a ainsi accueilli 7 048 999 visiteurs en 2008.

Le développement du tourisme remonte aux années 1960 grâce à l’action conjuguée de l’État et de groupes privés. Si, en 1962, le tourisme, avec 52 000 entrées et une offre de 4 000 lits, ne rapporte que deux millions de dinars par an, en 2006, avec 6 549 549 visiteurs et une offre de 231 838 lits (dont près de 27 % situés dans des hôtels quatre et cinq étoiles), il devient la principale source de devises du pays. Le secteur touristique représente aujourd’hui 6,5 % du PIB et fournit 340 000 emplois dont 85 000 emplois directs, soit 11,5 % de la population active occupée avec une forte part d’emploi saisonnier.

La clientèle touristique est composée de Libyens (1 776 881 visiteurs), Français (1 395 255), Algériens (968 499), Allemands (521 513), Italiens (444 541), Britanniques (254 922) et Polonais (207 531) qui se partagent en 2008 l’essentiel des visiteurs. Ce groupe de tête tend toutefois à se diversifier par rapport à 2007, notamment vers l’Europe de l’Est — avec une hausse de 39,6 % pour les Polonais et 14,1 % pour les Russes — mais aussi vers les pays voisins, avec une hausse de 14,4 % pour les Libyens ; les marché turc, britannique, autrichien, tchèque et espagnol connaissent en revanche des décrochages importants. Le tourisme intérieur constitue le cinquième marché pour ce secteur avec 1 251 251 touristes tunisiens pour un total de 2,75 millions de nuitées en 2006.

Ce secteur contribue à mettre en valeur certaines régions, essentiellement celles du littoral oriental, cumulant plus de 95 % des lits :

·         Djerba (30,46 % des nuitées en 2008) ;

·         Sousse (25,15 %) ;

·         Nabeul-Hammamet (20,87 %) ;

·         Sfax-Monastir (13,41 %) ;

·         Yasmine Hammamet (10,11 %).

Les perspectives de développement prévoient la création de nouvelles stations balnéaires le long du littoral avec une capacité de 200 000 lits en 2015 (Zouarâa près de Hammamet, Selloum près de ZarzisHergla, Ras Dimas près de Monastir et Ghedhabna près de Mahdia) avec le développement du modèle de la station balnéaire intégrée. Toutefois, outre le tourisme balnéaire majoritaire, le tourisme saharien (Douz et Tozeur attirant chaque année plus de 250 000 touristes durant toute l’année) est en fort développement. Plus récemment, le tourisme vert, la thalassothérapie et le tourisme médical sont apparus et croissent très rapidement : « Le tourisme médical a de beaux jours devant lui » assure l’ancien ministre du TourismeAhmed Smaoui. « Les Algériens et les Libyens aisés viennent se faire soigner ici car leur pays ne dispose pas d’infrastructures médicales performantes. Nous accueillons également des Britanniques lassés de devoir attendre des mois avant de pouvoir se faire opérer dans leur pays. Enfin, de plus en plus de gens ont recours à la chirurgie esthétique ». Les retraités constituent également une cible de choix pour les tour opérateurs.

Destination de masse, la Tunisie souhaite pourtant promouvoir un tourisme plus haut de gamme et s’efforce ainsi de diversifier son offre de loisirs (plus de huit terrains de golf et dix centres de thalassothérapie). Cela se traduit par la mise à niveau de ses hôtels — la part des quatre et cinq étoiles tend à se renforcer atteignant un tiers des 825 hôtels que compte le pays en 2006 — et la concentration du secteur aux mains de groupes privés tunisiens nouant des partenariats avec des groupes hôteliers internationaux : le français Sofitel-Accor avec le groupe TTS, l’espagnol Sol-Melia-Tryp avec le groupe El Mouradi, l’américain Sheraton avec le groupe Affès, etc.

Dans un environnement international de plus en plus concurrentiel, avec un produit de nature fragile dans une région à réputation variable, l’adaptation est nécessaire. Il faut également veiller à contrôler les pressions générées sur l’environnement qui sont importantes et particulièrement les pressions foncières, l’érosion des côtes et les rejets d’eaux usées.